Toutes les étapes de la fabrication de ma première guitare !
La genèse… : Mai 2008. Hyperdébutant et hyper sous-équipé, mais je veux tenter quand-même de fabriquer ma guitare.
Ce sera une copie de Fender Telecaster parce que ça me paraît plus facile qu’autre chose et parce que … j’aime beaucoup les « Tele » !!! j’ai acheté un manche de forme Tele tout érable, dont j’ai refait le vernis qui était manquant au niveau de la tête. Les photos : avant revernissage. Toute la tête est sans vernis.
Un de mes amis menuisier ébéniste retraité est dans une asso « l’art du bois », il a pu m’avoir un morceau de bois aux dimensions. C’est du movingui. J’ai découpé la forme sur la grande scie à ruban de l’asso. Plans trouvés dans le forum lutherie-amateur.com. J’avais fait des photos du bloc avant découpe, mais elles ont été détruites par erreur
On voit sur photo précédente que j’avais entamé la cote lors du débit à la scie à ruban, au niveau de la fixation du manche. Il manquait environ 5mm en largeur pour la plaque arrière de fixation du manche.
Pour rattraper mon erreur de cote sur le talon, j’ai repris le chantier. Après avoir effectué la défonce de passage du manche, j’ai redécoupé dans le vif pour coller des pièces de movingui :
Ensuite, amélioration du contour, à la ponceuse, puis positionnement des trous du manche :
Puis perçage au dos, perçage à 10 sur une profondeur de 2mm avec un foret à métaux monté sur la perceuse à colonne, mais en tournant à la main, pour éviter les éclats avec ce bois qui a de fâcheuses tendances… puis perçage « normal » au foret à bois de 8, profondeur de 11mm
Pour les canaux de passage des câbles électriques, j’ai dû acheter un foret de grande longueur.
Perçage du canal entre les 2 défonces des micros puis vers la plaque de commandes.
Pour le perçage du jack, premier trou à 8 mm, puis perçage au foret plat de 20 mm.
Pour la finition du corps, il faut beaucoup de patience. Prévoir plusieurs heures de ponçage, sur plusieurs jours. Bien prendre le temps de suivre toutes les différentes étapes, la qualité finale en dépend ! Tout d’abord, dégrossissage à la ponceuse vibrante, grain de 50 puis 120, puis 240 à sec. Bouche-pores : 1 couche, puis ponçage à 240 une deuxième couche puis re-ponçage à 240. vernissage au rouleau (V33 cuisine et bains, incolore, satiné) – une couche puis une deuxième après 30 minutes, juste le temps que le vernis soit sec au toucher, puis encore 30 minutes avant une 3ème couche. -égrenage léger à 240 le lendemain. – 4ème – 5ème – 6ème couche espacées de 30 minutes, puis égrenage à 240 le lendemain. – ponçage à 600 à l’eau, puis couches 7 – 8 – 9 espacées de 30 minutes. – ponçage à 600 à l’eau, puis couches 10 – 11 – 12 espacées de 30 minutes. – ponçage à 600 puis 1000, puis laine d’acier 000 très légèrement – couche 13 – 14 -15 espacées de 30 minutes. – ponçage à 1000. polissage : – pâte à polir avec un disque sur perceuse. Le résultat ne me semblant pas probant, j’ai fini à la main avec du polish pour carrosserie de voiture. Le résultat me paraît bien meilleur, sachant que le vernis est du « satiné » et non du brillant.
Fin de la partie lutherie…
Passons maintenant à l’électronique !
Il s’agit tout d’abord de préparer les cavités recevant l’électronique pour éviter les bruits parasites. J’utilise de l’alu en rouleau adhésif largeur 100 mm. (Bon, maintenant il existe des peintures conductrices, c’est plus rapide, ça donne une apparence plus propre, mais c’est plus cher 😉
Puisque je souhaite avoir la possibilité de déphaser les micros, il faut couper le fil de masse du micro bridge :
Le blindage de la défonce micro manche doit être relié à la masse du micro. Le pickgard, lui, n’est pas métallique, contrairement au chevalet !
Câblage de la plaque de contrôle
Je souhaite avoir le potentiomètre de volume en push-pull commandant la commutation série/parallèle, et celui de tonalité pour la mise en phase/hors phase.
J’ai donc commencé par concevoir le schéma :
Le test des masses est OK, les différentes positions des push-pull et du commutateur 3 positions sont conformes à ce qui était attendu. Au branchement sur l’ampli, les micros ne produisent aucun bruit de fond, quelle que soit la position des commutateurs… y’a plus qu’à mettre des cordes !
Le travail suivant consiste à régler le chevalet : hauteur des cordes et diapason. Une petite heure a été nécessaire, mais c’est OK !!
Bon, ben voilà, ça faisait 30 ans que je me disais qu’il faudrait que je me fasse une guitare moi-même un jour.
C’est fait !
Merci beaucoup à tous sur lutherie-amateur.com !!! sans eux, je ne me serais jamais lancé !