Je voulais disposer d’un ampli assez universel (guitare, micro, ligne) transportable facilement et sans branchement à une prise de courant.
J’avais sauvé de la déchèterie une demi-douzaine d’appareils de ce modèle, que les professeurs de langue utilisaient en classe avec des cassettes audio. Devenus obsolètes, ces appareils étaient voués à la casse.
Ils étaient pourtant bien pratiques à l’époque, étant équipés d’un lecteur de cassette audio, d’une entrée ligne, une entrée micro, un ampli d’assez bonne qualité et d’un haut-parleur de bonne taille, le tout dans un format compact le rendant très facile à transporter. Les professeurs de langues les emportaient d’une classe à l’autre sans problème. Il suffisait de le brancher à une prise de courant.
Le format me semblait convenir, il me fallait juste supprimer la partie concernant le lecteur de cassettes.
Un premier exemplaire m’a servi d’ampli guitare d’appoint. J’ai gardé l’amplificateur, le haut-parleur, le préampli micro et l’alimentation 230v.
Le travail d’adaptation a juste consisté à remplacer la partie lecteur de cassette par une plaque avec le jack d’entrée guitare et un potentiomètre de volume. Au cas où, j’ai ajouté une paire de prises RCA (CINCH) pour une entrée ligne.
Mais il était encore possible de faire mieux pour le rendre autonome : remplacer l’alimentation secteur par une petite batterie 12v.
J’ai donc utilisé un deuxième exemplaire, dans lequel j’ai supprimé toute la partie électronique et la façade, pour ne garder que le coffret et le haut-parleur.
Le cahier des charges :
- Alimentation 12v par batterie rechargeable 7Ah.
- Une entrée guitare avec réglages de gain, correcteur de tonalité 3 bandes.
- Une entrée micro par préamplificateur dédié, sur prise XLR et jack.
- Une entrée universelle(ligne) sur jack et RCA.
- Un réglage du volume indépendant pour chacune des entrées.
- Un réglage de volume général (master).
- Un chargeur de batterie intégré, muni d’un cordon secteur
Mais il était encore possible de faire mieux pour le rendre autonome : remplacer l’alimentation secteur par une petite batterie 12v. J’ai donc utilisé un deuxième exemplaire, dans lequel j’ai supprimé toute la partie électronique et la façade, pour ne garder que le coffret et le haut-parleur.
On trouve ce genre de batterie au plomb, genre batterie de moto, d’une capacité de 7 Ah, ce qui suffit largement pour cet usage. Ses dimensions correspondent à celles possibles pour l’intégrer dans le coffret.
J’ai trouvé sur un site marchand chinois un ampli 15W à TDA2050 (lien) qui ne nécessite pas d’alimentation symétrique mais se contente d’une tension continue. Pour moins de trois euros, je ne risquais pas grand-chose…
Chez ce même chinois, pour un prix aussi dérisoire, un convertisseur/élévateur de tension continue, permettant de passer des 12v de la batterie à une vingtaine de volts, histoire de booster un peu l’amplificateur.
Les autres circuits seront alimentés en 12v directement par la batterie.
Le préampli guitare
Je me suis fabriqué un préamplificateur guitare avec réglage des graves/mediums/aigus et gain. Ce préampli intègre un circuit permettant de créer un point milieu d’alimentation à partir du 12v.
Fonctionnement
La tension +12v est divisée par 2 environ grâce au pont diviseur de 2 x 100 kΩ et filtrée par les 2 condensateurs de 100 µF. La demi-tension obtenue sera donc le point milieu qui polarise les amplificateurs opérationnels. Le premier AOP est monté en suiveur juste pour adapter l’impédance d’entrée ; le second apporte une amplification avec un gain réglable d’environ 0 à 20 dB (amplification de 1 à 100).
Le réglage des graves et des aigus fait appel à un schéma très classique, mais ici on peut jouer sur le rendu : En ajustant les valeurs des condensateurs de mediums et d’aigus : (entre 1 et 3,3 nF pour les aigus, et entre 15 et 47 nF pour les mediums), on obtient une gamme de sons notablement différents. Pour ce choix, votre oreille sera le meilleur juge !
Les préamplis micro et ligne ; le mixage général
Pour le micro et l’entrée universelle, j’ai fait un circuit très basique avec le même impératif : pouvoir être alimenté en 12 volts continu.
Fonctionnement
L’alimentation 12v est divisée en 2×6 v en créant un point milieu, grâce à 2 résistances de 47kΩ et un condensateur de 100µF. Ce procédé est suffisant ici, vu les faibles courants mis en jeu. La tension de 6v constitue la tension de référence des amplificateurs opérationnels. Elle est injectée dans toutes leurs entrées positives (broches 3 et 5). De ce fait, toutes les entrées et la sortie générale devront passer par un condensateur de découplage pour centrer le signal autour de +6v.
L’entrée ligne est amplifiée par un classique amplificateur opérationnel monté en inverseur. Le gain est réglé par un potentiomètre ajustable de 220kΩ. Le condensateur de 10 pF assure une élimination des éventuelles hautes fréquences. Un potentiomètre logarithmique de 100 kΩ permettra d’ajuster le volume de l’entrée ligne en fonction des autres niveaux d’entrée.
Les micro produisent un signal beaucoup plus faible, il faudra donc amplifier davantage pour obtenir un niveau suffisant à l’entrée du mixage. Cette tâche est confiée à deux étages d’amplificateurs opérationnels montés eux aussi en inverseurs. Le premier apporte un gain de 10 dB. le second étage ajoute encore du gain, que l’on peut régler entre 0 et 10 dB environ par une ajustable de 220 kΩ. Globalement, l’amplification apportée au micro est donc comprise entre 10 et 100, soit 10 à 20 dB.
Le signal passe enfin lui aussi par un potentiomètre logarithmique qui permettra d’ajuster le volume du micro.
Le mixage des trois instruments est obtenu par un additionneur inverseur, dont le gain est lui aussi ajustable de 3 à 12 dB environ. La sortie, débarrassée de sa composante continue grâce à un condensateur de 47 µF, est ensuite dirigée vers l’entrée de l’amplificateur de puissance. Le volume général (master volume) est assuré par un potentiomètre intégré au circuit de l’ampli.
Câblage des préamplificateurs
La platine de commande
La façade est constituée de 3 éléments : une plaque de PVC 2 mm noire, une feuille de papier imprimée, et une plaque de PVC transparent 1 mm.
J’ai imprimé de manière à ce que le fond soit noir et les indications blanches, collé cette feuille sur la plaque noire et recouvert le tout avec la plaque transparente. Le perçage est effectué à travers les trois plaques assemblées.
Deux conseils importants pour un bon rendu de l’ensemble :
- dessiner un cadre blanc, et couper au cutter juste à l’extérieur de ce cadre.
- Imprimer le fond noir à l’imprimante laser qui donne de bons résultats pour les à-plat, plutôt que les modèles à jet d’encre qui produisent toujours plus ou moins de zonages non-homogènes sur les surfaces de couleur unie.
Le chargeur de batterie
Pour le chargeur de la batterie, j’ai fait du classique : un circuit à régulation de charge, permettant d’adapter le courant de charge en fonction du niveau de la batterie.
L’interrupteur de mise en marche coupe le chargeur en même temps qu’il connecte les circuits à la batterie. Et vice-versa !
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Pour visualiser le niveau de la batterie, j’ai placé un petit voltmètre qui donne aussi la valeur de la charge en %
Conclusion
Nous voici donc en présence d’un petit ampli passe-partout, autonome, pour jouer dehors ou lorsqu’on n’a pas accès à une prise de courant. Un micro, une guitare, et éventuellement une musique d’accompagnement branchée sur l’entrée ligne. La puissance fournie est largement suffisante pour sonoriser un petit local, ou pour jouer dans la rue si le coeur vous en dit !
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