Pédale de saturation : Multi-Fuzz

Table des matières
multi-fuzz

Une saturation à plusieurs modes d’écrêtage

à partir d’un schéma très simple, avec possibilité de choisir le type d’écrêtage.

Le schéma d’origine

Il s’agit d’un schéma très classique utilisé dans la « Mythos Golden Fleece », la Toison d’Or de chez Mythos.

Il a l’avantage de n’utiliser qu’un seul transistor. L’écrêtage est produit par 2 diodes silicium montées tête-bêche, comme on en voit partout.

Fonctionnement

Voici un signal de « la – 440 Hz »  sinusoïdal en noir. Après écrêtage avec 2 LEDS montées tête-bêche, on obtient le signal rouge : il est écrêté, c’est ce qui donne ce son caractéristique des pédales de fuzz et autres distorsions. L’écrêtage (clipping) est dû au fait que les diodes électrolumescentes ont un seuil de conduction d’un peu moins de 2 volts. Dans l’alternance positive, la diode montée en direct (D1) court-circuite à la masse tout signal dépassant le seuil de 2 volts. idem pour l’alternance négative et la diode D2 montée en inverse. 

En remplaçant les LEDs par des diodes au silicium, dont le seuil est de 0,6 volts, le signal sera encore plus écrêté, la distorsion entendue sera plus marquée. Les diodes au germanium ayant un seuil encore plus bas (0,2 volts) on peut écraser encore davantage le signal.

L’idée est donc d’ajouter au schéma de base un système qui commute différentes paires de diodes . On peut aussi jouer sur l’assymétrie : en prenant une paire de diodes non-identiques, on obtient un écrêtage non symétrique, ce qui ajoute de la distorsion.

INCONVÉNIENT : puisque l’écrâtage varie entre 0,2 V et 2 V, le volume final se trouve largement altéré. Une simple commutation nécessiterait donc d’augmenter ou de baisser le volume quand on change de diode.

Le schéma final

Une solution pour passer d’un mode d’écrêtage à un autre sans altérer le volume est de prévoir un ajustement du niveau à chaque position du commutateur. C’est ce que montre le schéma ci-contre. Chaque potentiomètre ajustable est réglé de manière à atténuer chaque signal pour le rendre identique au signal le plus faible, celui qui utilise des diodes au germanium et pour lequel il n’est pas nécessaire de placer d’atténuateur. 

 

La nomenclature ne fait appel qu’à des composants très classiques et faciles à trouver.

Le commutateur est un modèle rotatif à trois circuits de 4 positions. 

Ainsi, on peut commuter, en même temps que la paire de diodes associée à son atténuateur, un voyant qui permet de repérer le type d’écrêtage sélectionné.

 Couleurs choisies pour les voyants : 

  • le vert pour l’écrêtage le plus doux (LEDs)
  • le jaune pour les diodes au silicium
  • l’orange pour un duo mixte silicium/germanium
  • le rouge pour l’écrêtage le plus prononcé, c’est-à-dire celui obtenu par deux diodes au germanium.
Fabrication !

Première étape :

Dessiner le plan du circuit imprimé 

le plan d’implantation des composants et le typon du circuit, côté cuivre.

J’ai défini les dimensions de la carte pour un boîtier aluminium 1590B .

Il suffit ensuite de positionner les composants selon le schéma électronique.

Pour le dessin, je travaille toujours avec le

logiciel INTAGLIO.

Il n’est plus développé depuis longtemps mais je le maîtrise mieux que les logiciels dédiés aux circuits imprimés.

Deuxième étape :

Fabriquer le circuit imprimé 

(voir mon article sur le processus de fabrication de mes circuits imprimés de manière très artisanale, à faible coût mais très  efficace !)

Imprimer le typon sur un transparent, insoler, révéler, graver, percer.

Troisième étape :

Réaliser le boîtier 

Le masque est imprimé sur une feuille de transparent auto-collant. Le collage nécessite un peu de soin pour bien positionner la feuille et chasser les bulles vers l’extérieur.

Le perçage se fait ensuite aux emplacements marqués d’une croix. On procède progressivement.  D’abord un centrage de tous les trous avec le foret Ø3, qui correspond à toutes les LEDs, puis on les agrandit tous à  Ø7 qui est le diamètre du potentiomètre de volume. Ensuite, on passe aux diamètres définitifs :

– Ø 9 pour les 2 jacks d’entrée et sortie

– Ø 10 pour le rotacteur « Mode »

– Ø 11 pour le connecteur d’alimentation

– Ø 12 pour le commutateur au pied.

mutifuzz-façade

Quatrième étape :

Souder les composants, les câbles ; mettre en  boîtier 

Oui, ça tient ! C’est bien juste, mais on y arrive. 

Dernière étape :

Tester le fonctionnement

  • En position LED, le son est crunchy,  avec un son presque clair à bas volume d’entrée. 
  • à l’autre extrémité, la position germanium donne une saturation bien grasse, comme une fuzz.
  • les positions intermédiaires sont des bons compromis entre les extrêmes, avec une distorsion assez marquée en position Si-Ge, due à l’assymétrie de l’écrêtage.
  • le bouton de volume permet d’ajuster le niveau du signal saturé par rapport au signal clair, mais n’agit pas sur le taux de saturation puisqu’il est placé en sortie du circuit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous serez aussi intéressé par...

pédale de delay

Pédale de delay : BlueLay

BlueLay (délai numérique)  Pédale d’écho/delay numérique de la société Das Musikding          Comme on peut le voir, le schéma est un peu

Read More »
flanger+phaser

Flanger + phaser

Une pédale double effet : Flanger et phaser deux effets en une seule pédale Je suis parti d’un kit de Electric Druid : le flanger

Read More »