Pour me faire la main, un vieux schéma déterré.
de la (défunte) revue ELEX.
Le schéma d’origine
On voit sur ce schéma que le circuit est alimenté en symétrique (+5v/-5v). Dans ce cas, la masse n’est pas reliée au point le plus négatif, mais au point milieu de l’alimentation. Ce n’est pas un problème en soi, ça fonctionne très bien si on branche cette pédale entre la guitare et l’ampli. Mais avec cette configuration, le chaînage avec d’autres pédales est impossible. En effet, celles-ci, le plus souvent, sont alimentée par une pile de 9v (ou un bloc secteur externe) et la masse correspond alors au niveau le plus bas. L’alimentation de cette pédale entre alors en conflit avec celles des autres.
Je souhaitais donc modifier le schéma et le rendre compatible avec la plupart des autres pédales. Après avoir fait quelques recherches, et grâce à des intervenants sur les forums qui vont bien, j’ai modifié le schéma dans sa partie alimentation. Le résultat : une seule source de tension, et surtout le pôle négatif à la masse.
Fonctionnement
Ce schéma est assez différent de ce qu’on trouve habituellement. En effet, il utilise 3 diodes qui entrent en conduction à des niveaux différent. D1 D2 D3 sur l’alternance positive, et D4 D5 D6 sur l’alternance négative.
À faible niveau du signal d’entrée, c’est d’abord D3 (D6) qui conduit, et donc qui écrête le signal. Puis lorsque le signal augmente, c’est au tour de D2 (D5). À un niveau encore supérieur, c’est D1 (D4) qui entre en jeu. L’écrêtage est donc progressif. L’effet obtenu s’approche du son produit par des tubes saturés que l’on trouve dans les fameux amplis à lampe chers à certains guitaristes.
On a porté sur ce graphique les 3 niveaux de déclenchement Q1, Q2 et Q3 respectivement des diodes D1, D2 et D3.
En pointillés, le signal sinusoïdal d’origine, et en gras le signal après écrêtage.
On pourrait remplacer D4 D5 D6 par des diodes au germanium qui ont un seuil de conduction plus bas. Ou au contraire par des LEDs qui conduisent à partir d’un seuil plus élevé. On obtient alors un signal de sortie dissymétrique entre les alternances positives et négatives. Il s’agit plutôt dans ce cas d’une distorsion, et non d’une saturation. Chacun est libre de faire des essais avec ces différentes combinaisons possibles !
Première étape :
Dessiner le plan du circuit imprimé
le plan d’implantation des composants et le typon du circuit, côté cuivre.
J’ai défini les dimensions de la carte pour un boîtier aluminium 1590B .
Il suffit ensuite de positionner les composants selon le schéma électronique.
Pour le dessin, je travaille toujours avec le
logiciel INTAGLIO.
Il n’est plus développé depuis longtemps mais je le maîtrise mieux que les logiciels dédiés aux circuits imprimés.
Deuxième étape :
Fabriquer le circuit imprimé
(voir mon article sur le processus de fabrication de mes circuits imprimés de manière très artisanale, à faible coût mais très efficace !)
Imprimer le typon sur un transparent, insoler, révéler, graver, percer.
Troisième étape :
Monter et souder les composants
puis positionner le circuit dans son boîtier.
Le câblage des composants extérieurs au circuit imprimé. Pas de difficulté particulière.
Mise en boîtier.
Il est même possible d’ajouter une pile à l’intérieur
Aspect final : Comme souvent, j’ai placé une mousse entre le circuit imprimé côté cuivre et le dos des potentiomètres pour éviter tout contact électrique.
Dernière étape :
Tester le fonctionnement
- le test est plutôt concluant, je suis satisfait pour une première pédale.
- l’ajustage du niveau de saturation est assez large, on peut changer la plage de l’action de P1 en modifiant plus ou moins la valeur de R2.